Le ciel s’assombrit; les dernières lueurs du jour

Le ciel s’assombrit; les dernières lueurs du jour viennent s’évanouir à l’horizon. Le macadam est encore chaud, nous roulons depuis une heure déjà.

J’aime cette vision, la route défile sous mes yeux, tracés blanc sur noir, noir sur blanc, perspectives infinies, comme dans ces road movie où les protagonistes cherchent un dessein que même eux ignorent. L’arrivée n’est pas le but de la course seule l’adrénaline de la vitesse, l’impression de liberté les conduit vers ce nulle part. Et Nullepart est un Endroit.

Everyway Anywhere.

Everywhere Anyway.

Seul le bruit du moteur vient rompre ce silence. Je sens la voiture prendre de la vitesse, j’ouvre la fenêtre. Cette vieille manivelle qu’il faut tourner à deux mains, si tu veux parvenir à tes fins ; l’air chaud me fouette le visage, extase.

Nous roulons à plus de 100 km/h ; je ne me préoccupe plus de rien ; je jouis simplement du moment présent, plus rien n’a d’importance, une fuite sans pourchasseurs, une cavale sans boussole..

Accélérer encore et encore, accélérer comme si l’on essayait d’accélérer le temps ou justement de prolonger éternellement cette balade sauvage.

Au loin le soleil dégouline dans le bitume, comme si la route se transformait en un volcan, une coulée de lave qui se dirige droit vers nous.

Maintenant il fait sombre, entre chien et loup. Chaque détail apparaît tel un dessin à l’encre de chine.

Nous avons des miles à parcourir avant de dormir…